D'où vient la DETTE ? Comment faire pour en sortir ?
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi il existe une dette aussi importante, et pourquoi même les experts et les politiques semblent incapables de résoudre la crise de la dette ?
Si personne n'arrive à résoudre le problème, c'est parce qu'on essaye de réparer le système bancaire existant, qui est un système complètement faussé. C'est ce système lui-même qui nous a tous englouti sous une gigantesque montagne de dettes, car la conception même du système monétaire actuel porte en elle la nécessité absolue de l'endettement.
Préserver ce système en renflouant les banques ou en imposant l'austérité aux populations est la pire chose à faire. La société et l'économie n'ont rien à y gagner.
Mais d'abord, première question, d'où vient donc la dette ?
La plupart des gens croient que les banques ne font que stocker l'argent de ceux qui font des économies, et le prêter à ceux qui ont besoin d'emprunter. On pense que quand les banques accordent un crédit à quelqu'un, elle prêtent de l'argent préalablement épargné par quelqu'un d'autre, quoi de plus normal ? Hé bien... pas du tout.
Il y a un fait que beaucoup de gens ignorent. Une banque n'a pas besoin d'avoir de l'argent pour en "prêter".
Quand vous achetez à crédit une voiture, une maison, ou du matériel pour votre entreprise, et que votre banque vous accorde un "prêt", elle ne prend pas les économies d'un épargnant. Quand vous sortez de la banque avec votre dossier accepté et le plein d'argent sur votre compte, personne, absolument personne, n'a vu ses économies diminuer.
Non. Votre banquier a seulement allumé son ordinateur, et il a crédité votre compte en entrant des chiffres sur son clavier. C'est aussi simple que cela.
Vous repartez avec le plein d'argent, et surtout avec une dette énorme que vous allez mettre 5 ans, 15 ans, 20 ans à rembourser, avec des intérêts chaque année. Mais l'argent que vous avez "emprunté" a été créé à partir de rien, "ex nihilo", par quelques écritures comptables sur un ordinateur.
C'est assez difficile à admettre bien sûr, mais c'est la réalité.
La Banque de France elle-même l'explique très clairement dans son livret "La monnaie et nous", dont voici quelques extraits :
Page 11 : "La banque augmente par le crédit le montant des dépôts et crée de la monnaie... La banque inscrit le montant du crédit au compte de l’entreprise : la banque a créé de la monnaie."
Page 15 : "L’argent créé par le banquier prêteur se retrouve en dépôt dans d’autres établissements bancaires."
Page 29 : "Le crédit fait apparaître sur un compte une somme qui n’existait pas auparavant."
La quasi-totalité de la monnaie actuellement en circulation a été fabriquée de cette façon. A partir de rien, par les banques, quand elle créent des crédits. Le seul moyen pour nous, le public, de toucher de l'argent, c'est de prendre des crédits auprès des banques, de s'endetter.
Autrement dit, quasiment chaque centime dont nous avons besoin pour faire tourner l'économie – les commerces, les entreprises, les usines, les écoles, les hôpitaux – doit d'abord être emprunté à une banque commerciale. Et si quelqu'un possède mille euros, ou un million, il y a obligatoirement quelqu'un d'autre qui est débiteur de mille euros, ou d'un million. On peut se désendetter individuellement, mais collectivement, c'est impossible. Et si nous cessons d'emprunter, les banques cessent de créer de l'argent, et l'économie s'arrête. Et quasiment chaque centime est une dette soumise à un intérêt. Nous sommes face à une privatisation à grande échelle du pouvoir de créer la monnaie.
Attention, ce n'est pas du tout une conspiration, c'est un système qui a été mis en place de façon tout à fait légale, et qui est enseigné et étudié dans toutes les écoles de finance et d'économie. Le terme technique est "système de couverture fractionnaire", ou "réserve fractionnaire". Il permet la distribution privée, arbitraire et payante d'un bien social vital pour la société, de son seul moyen d'échange de richesse : la monnaie. Et ce système exige l’endettement infini et exponentiel de la société. C'est exactement ce qui est en train de se produire sous nos yeux.
Cela ne peut pas durer, et tout le monde le sait. Mais comme des lapins éblouis, nos dirigeants sont dans l'incapacité totale d'agir, paralysés par leurs propres intérêts et ceux de notre économie. Les seules solutions proposées consistent à créer encore plus d'argent, donc de dette, pour empêcher le système d'imploser et de se coincer complètement. C'est empiler de la folie sur de la folie. Cela ne peut mener qu'à l'autodestruction par l'évaporation totale et inévitable de l'ensemble du système (crise systémique), conduisant tout droit à la disparition de l'argent, et donc in fine, à l'impossibilité d'accomplir les transactions économiques de base (impossible de faire un chèque, de tirer de l'argent au distributeur, d'acheter du pain ou de l'essence...).
Les conséquences d'une telle catastrophe sont trop destructrices pour être envisagées, et pourtant, c'est vers ce mur que nous roulons à 300 à l'heure.
Il est très urgent de sortir du tourbillon vicieux où notre économie est en train de sombrer, et de trouver rapidement un moyen de distribuer la monnaie d'une façon nouvelle, équitable, régulière et surtout libre de dette. Il faut ensuite mettre ce système en place d'une manière progressive, afin d'en étudier tous les effets et de pouvoir en ajuster les paramètres.
Beaucoup de gens en France sont en train d'étudier ces questions et de développer un véritable programme d'action pour s'attaquer à la racine des problèmes. La priorité la plus impérieuse et la plus pressante est que la création monétaire redevienne ce qu'elle aurait toujours dû rester : le privilège des citoyens qui en sont les premiers utilisateurs et qui doivent en rester les premiers bénéficiaires.
Pour que le système de monnaie redevienne équitable et cesse de bénéficier à un cartel privé au détriment de tous, il est indispensable que chaque citoyen reçoive désormais sa part individuelle, régulière et garantie de monnaie commune.
La mesure principale d'urgence est donc la mise en place d'un Dividende Social Monétaire qui soit crédité de manière universelle, inconditionnelle et régulière sur le compte personnel de chaque citoyen.
C'est le moyen le moins violent, le moins coercitif, le plus efficace et le plus réaliste de reprendre le pouvoir monétaire au secteur bancaire et de le rendre à la société civile. C'est la priorité.
Ceci est assorti d'autres mesures complémentaires importantes, qu'il est possible d'appliquer sur un calendrier de 5 ans ou plus afin de pouvoir en contrôler les effets : restructuration de la dette, simplification des administrations sociale et fiscale, déprivatisation du secteur bancaire, mise en place d'un système à réserves pleines.
Les deux conséquences principales de cet ensemble de réformes seront mesurables immédiatement : reprise de l'activité et réduction progressive de la dette. Les conséquences secondaires s'établiront au fur et à mesure de la mise en place : réduction des inégalités, libération de l'initiative individuelle, disparition de l'extrême pauvreté, transition d'une société d'égoïsme et de profit vers une société de partage et de contribution.
C'est la solution la plus noble, la plus éthique et la plus humaine aux problèmes complexes auxquels nous faisons face.
C'est remettre l'être humain au centre de la société. C'est sortir de la crise par le haut, en utilisant des moyens vertueux et justes. C'est libérer la vie et la créativité de chacun. C'est rendre l'économie et la liberté aux individus.
Les politiciens essayent de réparer un système faussé dans ses fondements même. Si nous les laissons continuer, il nous enfonceront dans une dette infinie, au mépris des plus démunis, des plus faibles que nous deviendrons tous, au mépris de nos enfants et de notre planète.
Nous devons mettre en place une solution inédite.
C'est inévitable, et c'est urgent.
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En savoir plus :
Le Mini-Show de Gérard Foucher : "Vous faire rire... et réfléchir !"
2 commentaires:
Bien évidemment d'accord avec toi (tu le sais).
Juste une remarque, tu dis :
"nos dirigeants sont dans l'incapacité totale d'agir"
Il serait plus juste de parler de représentants.
Je pense que cette distinction est importante, car, pour le peuple, un dirigeant est un maître, alors qu'un représentant est un serviteur. Si les représentés pensent qu'ils sont dirigés, alors nous ne sommes déjà plus en démocratie.
Effectivement, en réalité, ils ne nous représentent pas, et c'est bien le problème. Quand il y a un problème à résoudre, il faut chercher "la cause des causes" (résoudre le problème profond plutôt que ses conséquences). Le problème de la création monétaire est sans doute la cause n°1.
Mais, il dépend de la cause n°0, le fonctionnement de nos institutions, qui ne sont pas démocratiques. Le peuple lui-même n'aurait jamais mis en place un tel mécanisme contre ses propres intérêts.
C'est ce que raconte Étienne Chouard dans ses conférences. Voir Le Message.
Tout à fait juste. Le vocabulaire est capital dans ce genre de situation. Il y a aussi le terme de mandataires, qui désigne ceux qui ont reçu un mandat électoral. (La seule faiblesse, c'est que ce mandat est non-écrit, et qu'il ne comporte aucune pénalité en cas de non-exécution par le mandataire !...)
On constate que les représentants, comme dans le cas de l'usage du domaine public par des Indignés par exemple, se prennent souvent pour des propriétaires, ou des dirigeants, ce qu'il ne sont pas du tout, comme tu le fais très bien remarquer !
Raison de plus pour être précis.
Merci beaucoup pour ce commentaire !
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