ou
Comment expliquer la Monnaie-Dette, ses conséquences et sa solution, en quelques minutes.
Avertissement : Si votre belle-soeur vient juste d'acheter un appart' à crédit... évitez d'aborder le sujet ! ;-) |
Première partie : description
La question principale c'est : d'où
vient la monnaie ?
Il y a deux sortes de monnaie : les
pièces et les billets qu'on a dans les poches et la monnaie qu'on a
sur les comptes bancaires. En moyenne au niveau global, il y a
environ 10% de pièces et billets et 90% de monnaie bancaire.
C'est-à-dire que 10% de nos achats s'effectuent en liquide, et tout
le reste de nos transactions, c'est de l'argent immatériel qui passe
d'une banque à une autre, d'un compte bancaire à un autre : les
prélèvements automatiques, les virements, les dépenses de loyer,
les salaires, toutes les dépenses des administrations, toutes les
dépenses des entreprises, ce sont des chiffres qui passent d'un
compte bancaire un autre. 90% de l'économie fonctionne avec cette
monnaie-là, avec cet argent-là.
D'où vient cet argent qui figure sur
les comptes bancaires ?
Il est créé à chaque fois qu'une
banque émet un crédit au profit de quelqu'un.
Quand quelqu'un vient dans une banque
chercher de l'argent, "emprunter" (mais il faut faire des
gros guillemets) de l'argent, quand une personne par exemple se
présente pour obtenir 100.000 euros pour se faire construire une
maison, le banquier, par un simple jeu d'écritures comptables à
l'actif et au passif de son bilan, augmente simultanément son actif
et son passif de 100.000 euros, c'est-à-dire du montant qui est
demandé par la personne qui est venue chercher cet argent. La banque
crée ainsi ex nihilo (c'est l'expression consacrée, c'est du latin,
ça veut dire "à partir de rien") 100.000 euros de plus,
qui n'existaient pas auparavant. Aucun compte n'a été débité dans
l'opération.
Ces 100.000 euros, qu'est-ce qu'ils
deviennent ? Ils viennent sur le compte bancaire de la personne qui
les a reçus, et cette personne peut, à partir de là, les dépenser
dans l'économie.
Elle peut par exemple, si elle a une
maison à construire, payer son maçon, payer son plombier, dépenser
son nouveau pouvoir d'achat, et le maçon peut dépenser à son tour,
payer ses ouvriers, aller au restaurant, et ainsi de suite. De
nouvelles transactions sont générées qui ne pouvaient pas avoir
lieu auparavant. Cette monnaie-là, c'est de la monnaie entièrement
nouvelle qui est émise dans l'ensemble de la société et qui
devient de la monnaie commune qui se met à circuler d'un compte à
l'autre. Toute la monnaie qui figure sur nos comptes bancaires, soit
90% de la monnaie en circulation, vient obligatoirement de ce
processus de création-là.
Deuxième partie : conséquences
Dans une société moderne avec le
système d'émission monétaire que nous avons, c'est-à-dire
création monétaire par le crédit bancaire, tout le monde est
obligé d'emprunter !
Les particuliers pour faire leurs
propres achats, les entreprises pour financer leurs besoins en fonds
de roulement et leurs investissements, et même les États. En
période de crise, les ménages et les entreprises ne sont plus en
capacité d'emprunter, ils essayent plutôt au contraire, de se
désendetter. Les États restent donc les seuls organismes qui
peuvent continuer à s'endetter (ou plutôt à endetter leur
population) pour créer de la monnaie et réduire les effets
destructeurs du manque de monnaie.
Qu'est-ce que ça signifie d'un point
de vue économique et social ?
Que toute la monnaie, ou en tous cas
90% de la monnaie que nous utilisons et que toutes nos
administrations et toutes nos entreprises utilisent au quotidien, est
soumise à un intérêt permanent. Chaque unité monétaire provient
d'une émission de crédit et donc c'est une dette pour quelqu'un qui
doit payer des intérêts.
- Conséquence 1 : il faut travailler
deux fois plus, se battre les uns contre les autres, entre personnes,
entre entreprises, entre pays, pour trouver les intérêts. D'où le
besoin crucial de croissance, d'où le pillage des ressources, d'où
la concurrence effrénée.
- Conséquence 2 : c'est un secteur
particulier de l'économie, le secteur bancaire, qui décide ce qui
est financé ou de ce qui n'est pas financé, qui décide où va
l'argent et où ne va pas l'argent, et cela selon des critères
propre à un secteur privé qui défend ses propres intérêts.
- Conséquence 3, inévitable et
mathématique : l'ensemble de la société (les "agents
non-bancaires") est endetté auprès du secteur bancaire.
Ce système a encore bien d'autres
conséquences :
- Quand le secteur bancaire émet du
crédit à tout-va, on obtient une période d'euphorie économique :
une bulle immobilière, financière, boursière... habituellement
suivie d'un crash.
- Dès que les banques réduisent leurs
émissions de crédit, on obtient une récession. Et si personne ne
crée de la monnaie nouvelle, même pas l'État ni la Banque
Centrale, la récession peut durer des années !
C'est un système hautement bipolaire
qui a des conséquences énormes sur les vies quotidiennes de chacun
d'entre nous, sur les carnets de commandes des entreprises, sur les
salaires, sur l'emploi, sur les tensions sociales et internationales,
sur l'endettement privé qui devient public, sur la concurrence
effrénée entre tous, sur le pillage des ressources, etc, etc...
Troisième partie : solution
La solution va prendre du temps à se
mettre en place, parce qu'il faut ménager des intérêts extrêmement
puissants, mais ce qu'on peut imaginer, c'est que petit à petit,
avec le temps, on reprenne peu à peu le privilège de la création
monétaire au secteur bancaire et qu'on le redonne non pas à l'État
ni aux politiciens, mais directement à la société civile,
c'est-à-dire aux citoyens, et là, on peut se dire :
Pourquoi ne déciderions-nous pas
d'appliquer le fameux principe de subsidiarité, qui veut qu'à
chaque échelle de responsabilité, une communauté donnée puisse
avoir les moyens de mettre en oeuvre les décisions qui la concernent
? Décision nationale : État. Décision régionale : région.
Communale : commune…
Pourquoi ne pas aller au bout du
raisonnement et se demander quel serait, dans une société humaine,
le niveau le plus fin possible de subsidiarité : la réponse est
évidente, c'est l'être humain, l'individu, la personne humaine.
Et pourquoi ne pas donner à chaque
citoyen et à chaque citoyenne le droit de décider librement, en son
âme et conscience, ce qu'il ou elle veut vraiment financer ou ne pas
financer ?
Pourquoi ne pas adopter la solution la
plus logique, la plus équitable, et qui en plus est parfaitement
conforme aux valeurs de la France :
Donner régulièrement à chaque
citoyen, de manière individuelle, inconditionnelle et universelle,
sa propre part de monnaie commune.
Libre à lui ou à elle, de l'utiliser
comme bon lui semble : dépenser, épargner, rembourser une dette, ou
financer librement et volontairement, seul ou à plusieurs, à cent,
à mille ou à dix millions, les projets qu'il ou elle jugera bon de
financer pour son avenir et l'avenir de ses enfants. De l'énergie
nucléaire ou des énergies renouvelables, un sauvetage des banques
ou une transition écologique, une guerre ou une économie sociale et
solidaire ?
Voilà la véritable démocratie : la
démocratie économique. Chaque décision d'achat, d'investissement, de financement devient l'expression du droit de vote économique de chacun.
Voilà la véritable Liberté, la
véritable Égalité, qui nous permettra d'aller, espérons-le, vers
une véritable Fraternité.
1 commentaire:
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