La monnaie est une illusion créée par le prédateur politico-bancaire afin d'usurper notre comptabilité mutuelle et nous la revendre !
Puis, au 7ème siècle avant JC, les anciens systèmes de comptabilité mutuels cessent d'être utilisés. Les unités de mesure ne peuvent plus être inscrites librement en regard des transactions réelles pour en faire l'enregistrement, les unités doivent désormais être "obtenues" auprès d'un centre de pouvoir qui s'est donné le privilège de les "émettre".
C'est là que se cristallise la "Monnaie". Elle apparaît exactement au moment où le "moyen politique" se forme et grandit au point de commencer à subjuguer le "moyen économique". (2)
... Autrement dit quand ceux qui veulent vivre sans rien foutre commencent à mettre en oeuvre leurs manigances pour s'engraisser aux dépens des autres.
C'est donc bien de "monnaie", et de rien d'autre, qu'il convient de parler dès lors que l'on décrit la perversion du "système commun de mesure et d'enregistrement de nos transactions économiques" par une horde de prédateurs qui, il faut le reconnaître, devaient être particulièrement subtils et intelligents.
Selon les anthropologues et les historiens spécialisés, cette perversion a été mise en place quasi simultanément dans trois parties du monde (Chine, Inde et Bassin Méditerranéen) autour du 7è siècle avant JC. (cf Karl Jaspers in Graeber 2011, Zarlenga, etc...)
Et cette perversion a été nommée "Monnaie".
NB : Il est intéressant de noter que ce sont dans ces trois parties du monde qu'apparaissent de même quasi simultanément les trois grands courants philosophico-mystiques d'où émergeront les trois grandes religions monothéistes. (Sans doute des courants de résistance face à l'usurpation et à l'inversion de la morale par le monde politique.)
L'histoire de la "Monnaie" est donc l'histoire du pouvoir. C'est la manipulation des systèmes de comptabilité mutuelle pré-existants qui a permis aux prédateurs d'exercer leur cleptoparasitisme, en faisant croire aux usagers de ces systèmes :
- que les unités de mesure de leurs systèmes pouvaient se transformer en rondelles métalliques (ce qui interdisait de fait l'usage des nombres négatifs, tout en occultant le point zéro en tant que centre d'équilibre des comptes individuels et du collectif, permettant ainsi la tricherie de la "création monétaire" - qui n'est en fait qu'une augmentation subreptice et frauduleuse de l'échelle de mesure commune)
- que la nouvelle invention avait de la "valeur", puisqu'on pouvait s'en servir pour "acheter" tout le reste, occultant ainsi le fait que l'invention en question permettait surtout au despote de s'enrichir à perpétuité sur le dos des populations ainsi flouées.
Le concept de "monnaie" était né.
Il repose donc sur l'appropriation par les prédateurs de la partie "Entrées" des anciens systèmes équilibrés de comptabilité mutuelle, et sur l'obligation, par la magie de la rondelle métallique, d'utiliser pour les comptes mutuels les seules unités autorisées et contrôlées par le centre de pouvoir.
Bien entendu, d'un point de vue comptable, la "création monétaire" reste sur les livres du despote. C'est aujourd'hui le passif des bilans bancaires, qui est la contrepartie de la "monnaie" en circulation.
La perversion consiste simplement à faire croire que des unités de mesure peuvent exister matériellement, et que ces chiffres peuvent avoir une "masse". Un peu comme quelqu'un qui vendrait des degrés pour mesurer des températures… !
C'est cette perversion qui en cascade entraîne tous les effets constatés (qui par ailleurs constituent les instruments privilégiés de la prédation, habilement prévus et propagés par les instigateurs), à savoir :
- la fausse "valeur d'échange" de la "monnaie" qui permet de tout acheter sans jamais produire
- l'illusion de la possibilité d'accumuler des chiffres, qui permet une annihilation presque totale mais illusoire de la peur de manquer (cf. le millionnaire avec ses sacs de dollars perdu dans le désert...)
- l'illusion de pouvoir transmettre ses chiffres à qui l'on veut, notamment à ses descendants, ce qui permet la mise en place des dynasties, c'est-à-dire l'ultime réponse à la peur de la mort par la protection à très long terme de ses propres gènes.
- l'illusion que, quand on se sépare de ses unités de mesure pour les mettre sur le compte de quelqu'un d'autre après les avoir ajoutées sur son propre compte (cf. création monétaire ex nihilo), on peut en demander PLUS en retour !
Il est donc capital de prendre la dimension historique, politique et anthropologique de la Monnaie, dimension que je viens de mettre brièvement en perspective ici.
Si nous voulons imaginer et mettre en place de nouveaux systèmes plus équilibrés, plus libres, plus équitables et plus fraternels, il est primordial que nous prenions conscience, autant que possible, des conditionnements et de la propagande dont nous sommes l'objet depuis 27 siècles, et de tout faire pour nous en libérer, afin de ne pas les réinsérer dans nos nouveaux systèmes.
(1) Premières tablettes mésopotamiennes : env. 3.500 avant JC.
Premières pièces en métal frappé (Lydie) : env. 700 avant JC.
Premières pièces en métal frappé (Lydie) : env. 700 avant JC.
(2) Franz Oppenheimer : "L'État, ses origines, son évolution et son avenir"
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